Monday, July 9, 2018

AFFAIRE SKRIPAL : Autopsie d’un (foireux) casus belli

                               Ce texte ne résulte pas d’une enquête ou d’une investigation journalistique. Il représente une synthèse motivée par le désir de comprendre le monde. Et cette compréhension passe par l’intelligence des événements dans leur complexité. Les visions manichéennes en sont évidemment exclues. Il a été réalisé suite à la collecte des informations produites, en français et en anglais, par les médias des deux camps (occidentaux et russes). Il affirme la nécessité absolue dans une situation conflictuelle de consulter les discours antagonistes. Car l’essentiel de toute propagande ne consiste pas à fabriquer des fausses nouvelles (fake news) mais de taire les données qui ne cadrent pas avec le récit que le Pouvoir cherche à imposer. Il témoigne incidemment et implicitement du fait que les lois nouvelles pour soi-disant lutter contre les fausses informations (que la loi de 1881 réprime déjà) sont élaborées pour éventuellement interdire l’accès aux médias adverses dont les informations sapent la crédibilité des nôtres.


Ambiance

En février de cette année 2018, le ministre britannique de la Défense annonçait un changement radical de la stratégie officielle, reléguant les organisations terroristes (Al Qaïda, EI-Daesh) au second plan pour désormais cibler la Russie, la Chine et la Corée du Nord. Le London Time du 22 relayait sobrement la parole du Pouvoir : « La Russie est une plus grande menace pour notre sécurité que les terroristes». Même mouvement du côté de l’administration US qui désigne désormais la Russie et la Chine comme Etats ‘révisionnistes’ parce qu’ils n’acceptent pas son hégémonie, ce qui conduit le journal The Economist à prôner des frappes préventives et les militaires américains à envisager l’utilisation en Europe (par l’OTAN) des armes nucléaires tactiques contre la Russie. A ces menaces, la Russie a précisé qu’une telle hypothèse verrait une réponse globale, c’est-à-dire une réplique des forces stratégiques nucléaires. Pour crédibiliser cette déclaration, Vladimir Poutine, lors de son allocution sur l’état de la Fédération, en mars, dévoilait l’existence de systèmes d’armes nouvelles contre lesquelles le Pentagone devait avouer ne pas avoir de réponse. Si la Russie avait toute latitude pour doter ses forces de ces armes sans équivalent, les Occidentaux seraient pour longtemps dans l’incapacité de maintenir leur domination mondiale. Une guerre serait donc préférable au plus tôt. Mais initiée selon le mode anglo-saxon qui a fait ses preuves dans le passé : en poussant, à force de provocations et de 'coups tordus', l'adversaire à une réplique pouvant être dénoncée comme une agression, lequel pouvant alors être accablé de l'entière responsabilité du conflit.

La rhétorique guerrière s’exprime avec plus encore de netteté depuis l’élection de Trump. En commentaire des accusations (gratuites) portées contre la Russie d’avoir interféré avec l’élection américaine, le réputé journaliste Glenn Greenwald écrivait le 19 février : « la Russie a commis un acte de guerre de même niveau que Pearl Harbour et le 11 septembre », propos partagés par des élus aussi prééminents que le républicain McCain et la démocrate Hillary Clinton en plus, évidemment, des médias dominants (Tim Friedman dans le New York Times) qui se sont jetés dans le même jeu belliciste qu’en 1914 ou 1939. Cette rhétorique atteint un paroxysme avec l’affaire Skripal. 


Contexte belliqueux en Syrie


Le 18 février, l’armée arabe syrienne et ses alliés se lançaient à la reconquête de la Ghouta orientale, vaste banlieue semi-rurale de Damas. De cet espace, les divers groupes islamistes soutenus par l’Arabie, les Etats du Golfe, la Turquie et les Occidentaux (y compris Israël) sous l’appellation orwellienne de ‘rebelles modérés’ (l'ETA et le FLNC pourraient donc bénéficier de cette terminologie magnanime), dans l’attente de l’occasion de prendre la capitale syrienne, bombardaient celle-ci assidûment d’obus de mortiers et de missiles, particulièrement les quartiers chrétiens et alaouites. A la fin du mois, ces groupes avaient perdu la moitié de leur emprise territoriale.

Cette offensive se faisait aussi sous la menace de représailles de la part des Occidentaux (USA, UK et France) en cas de « franchissement de la ligne rouge » (l’utilisation de gaz létal attribuée -sans la moindre preuve- à l’armée syrienne). Une accusation qui avait déjà été utilisée par les USA un an auparavant pour attaquer une base aérienne syrienne, une pure opération de ‘com’ qui avait ravi les médias US (les services de renseignement américains ayant averti le président Trump de la fausseté de cette attribution, ce dernier avait prévenu les Russes de la frappe programmée). Cette menace visait à bloquer l’offensive syrienne qui menaçait les Occidentaux de perdre cette formidable épée de Damoclès suspendue au-dessus du président syrien.

Les Occidentaux n’ont pas caché leur objectif : chasser Bachard El Assad du pouvoir, comme l’avaient été auparavant Saddam Hussein et Kaddafi suivant les mêmes procédés de diabolisation avec la complicité active des médias dominants, facteurs des agences de presse. Le Royaume Uni a été et reste un acteur essentiel dans cette entreprise de propagande, possédant une bonne connaissance des spécificités locales comme ancien administrateur des lieux suite au démembrement de l’Empire Ottoman en 1918. Ses conseillers militaires, ses services de renseignement et spéciaux furent envoyés sur le terrain pour encadrer, former, conseiller les insurgés indigènes et infiltrés étrangers, ainsi que d’assurer leur coordination avec leurs mentors occidentaux.

Les outils de propagande mis en œuvre sont essentiellement l'OSDH (Office Syrien des Droits de l’Homme) et les ‘Casques Blancs’. Le premier est une officine délivrant des informations généralement non vérifiables (collectées chez les ‘rebelles’) que les agences de presse, suivies par les médias occidentaux, reproduisent aveuglément. L’OSDH a été créée et est gérée par un individu vivant à Coventry depuis l’an 2000, un opposant au pouvoir syrien, financé par la NED (National Endowment for Democracy). La NED est une ONG théoriquement privée mais essentiellement financée par le Congrès US. Elle œuvre dans le monde pour le renversement des gouvernements insuffisamment favorables aux USA. De même, les ‘Casques Blancs’ sont une organisation crée par un ancien officier britannique du renseignement, James Le Mesurier, basée en Turquie et financée par les Occidentaux.

On peut donc comprendre la fureur des élites anglo-saxonnes à se voir expulsées de cet espace et remplacées par les Russes.


Contexte géopolitique


Les nations d'Europe occidentale sont énergétivores. Leur mode de vie nécessite un besoin vital de pétrole et de gaz. Le gaz, qui prend de plus en plus de place parmi les sources d'énergie mais dont la production indigène s'épuise (Lacq, Gröningen, Mer du Nord), nous vient surtout de Russie par des réseaux de gazoducs traversant la Baltique (Nordstream1) et l'Ukraine; et les besoins croissent. Les projets de construction de lignes supplémentaires (southstream via la Mer Noire, Nordstream2) sont systématiquement sapés sous la pression des USA qui veulent vendre aux Européens leur propre gaz liquéfié (beaucoup plus cher). La Russie a du s'entendre avec la Turquie pour la construction (en cours) d'une alternative (Turkishstream) et l'UE doit surmonter les menaces américaines pour que soit mis en oeuvre le projet Nordstream2. 

D’autres tracés pour acheminer le gaz d’Asie Centrale via la Turquie sont restés à l’état de projets. Pour ce qui est du Moyen Orient, le Qatar et l’Iran sont les principaux producteurs et désirent alimenter l’Europe selon deux projets traversant la Syrie. Le projet du Qatar, soutenu par les Occidentaux, fut écarté par Bachar El Assad au profit du projet iranien. D’où la guerre que ces sponsors ont décidé de faire à la Syrie pour en chasser son dirigeant et y installer un plus apte à faire le bon choix.

Par ailleurs, le projet chinois de ‘route de la soie’, destiné à créer des voies de transport rapides avec l’Europe (et, au passage, l’Asie centrale et méridionale), traverse également la Mésopotamie et les USA font tout ce qu’ils peuvent pour le saboter car il ferait perdre à leur marine de guerre le contrôle de l’essentiel des échanges commerciaux (sous le masque de la protection de la liberté de navigation).

Enfin, Israël manœuvre en permanence pour affaiblir ses voisins et conserver une hégémonie militaire régionale.


Les Skripal



Dans l’après-midi du 4 mars 2018, des passants remarquent à Salisbury, petite ville du sud de l’Angleterre, un homme âgé et une jeune femme, sans connaissance, sur un banc public. Par une parfaite coïncidence, un officier de police –le sergent-détective Nick Bailey- se trouve à proximité et fait procéder à l’évacuation aux urgences des deux personnes. 

L’homme (66 ans) se nomme Sergueï Skripal.  C’est un ancien officier du génie parachutiste qui fut, dans les années 90, attaché militaire à Malte puis Madrid. C’est à ce titre qu’il était administrativement dépendant du service des renseignements militaires (GRU). En 1995, il fut recruté  par Pablo Miller, un agent des services de renseignement britanniques (MI6). De retour en Russie dès 1996, sa trahison fut découverte en 2004. Cette même année, il fut condamné à (seulement) 13 ans de prison, peine abrégée par un échange d’espions en 2010 avec les USA. Il obtient alors l’asile au Royaume Uni, travaillant pour Orbis Business Intelligence, une société de renseignement  privée qui emploie également un autre ancien officier du même MI6, Christopher Steele, créateur du ‘dossier Trump’ (dossier qui justifiait l’accusation de collusion avec la Russie portée contre le futur président, financé par Hillary Clinton pour sa campagne). Sergueï Skripal avait donc depuis huit ans cessé d’être l’espion britannique qu’il était devenu neuf ans auparavant ; c’était un vestige sans intérêt.

La jeune femme est sa fille Yulia, agée de 33 ans, qui venait régulièrement visiter son père. 

Jusqu’aux derniers jours de mars, les médias britanniques, répercutant les déclarations officielles, les disaient dans un état critique comateux. La mise en jeu de leur pronostic vital était bien l’effet minimal attendu d’une contamination par un agent chimique militaire létal redoutablement efficace. Pourtant, le 29 mars, l’équipe médicale annonçait que Yulia, sortie du coma, voyait son état s’améliorer rapidement. On apprenait peu après qu’elle venait d’avoir une conversation téléphonique avec une cousine, Victoria, réalisée à partir d’un numéro de portable inconnu (elle avait été privée de son appareil). Elle y déclarait bientôt sortir de l’hôpital et que son père, contrairement au bulletin médical de la veille qui le disait toujours dans un état critique, allait bien et se rétablissait également. Effectivement, le 10 avril, elle était sortie de cet hôpital (que son père quittera le 19 mai) pour être confinée, selon les déclarations de la Police, dans l’hôpital d’une base militaire. La Police a produit une lettre qui lui était attribuée faisant état d’un besoin de repos, rejetant tout contact avec les médias, l’ambassade russe et même sa cousine (à laquelle le gouvernement britannique avait refusé à deux reprises un visa pour venir la visiter à l’hôpital). Les médias ont rapporté que le gouvernement britannique envisageait de fournir aux Skripal des passeports sous une nouvelle identité avec une installation aux USA, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. La maîtrise parfaite de la syntaxe et les tournures employées surprenaient cependant de la part d’une jeune Russe peu à l’aise avec la langue anglaise. La diplomatie russe estime que les Skripal subissent une isolation contre leur volonté dans la mesure où les dirigeants britanniques lui refusent toute communication avec deux de ses citoyens ainsi que tout accès à l’enquête menée en violation des traités bilatéraux et internationaux réglant ce type de situation et d’événement.


Le Novichok


L’officier de police qui était intervenu fut hospitalisé durant quelques jours, ayant été dit « gravement malade » du fait de son contact avec les victimes (il semblerait bien cependant qu'il ne les toucha pas). Mais le médecin des urgences qui a réalisé, sans protection,  les premiers soins durant 30 minutes n’a pas été affecté. La police a également précisé que vingt et une personnes avaient reçu un traitement, mais, en réponse à un article du London Times du 14 mars affirmant que quarante personnes avaient été traitées, le docteur Steven Devies qui dirige le service des urgences de l’hôpital de Salisbury écrivait : « …aucun patient n’a éprouvé de symptômes d’empoisonnement par agent neurotoxique à Salisbury (…) Il n’y a jamais eu que trois patients avec empoisonnement important ».

Les premiers rapports médicaux avancent comme cause probable de l’état des victimes une poudre blanche identifiée comme un opioïde, le Fentanyl. Plus tard, des échantillons de sang  furent confiés  à plusieurs laboratoires, dont celui de Porton Down (situé à 20 mn de Salisbury) qui concluait : « …les résultats [des analyses] ont indiqué une exposition à un agent neurotoxique ou à un composé apparenté. Les échantillons ont été testés positifs pour la présence d’un agent neurotoxique de la classe Novichok ou d’un agent étroitement apparenté ». Cependant, Robin Black, chef du laboratoire de détection britannique d’armes chimiques (de Porton Down, près de Salisbury) reconnaissait en 2016 dans la revue ‘Royal Society of Chemistry’ que « les indices de l’existence éventuelle d’un tel produit sont quasi inexistants et sa composition reste inconnue ». Les Britanniques auraient ainsi réussi l’exploit d’identifier un produit dont la composition leur était inconnue.

Les agents neurotoxiques de la famille dite ‘Novichok’ sont des organophos-phates similaires à nombre d’insecticides commerciaux et un empoisonnement exige un traitement immédiat par antidote spécifique (ce qui implique la connaissance  de la formule chimique du poison et la disponibilité de l’antidote).

La réputation du 'Novichok' (petit nouveau en Russe, un nom attribué à cet agent par les seuls Occidentaux) résulte de déclarations de Vil Mirzaïanov, un Russe qui s’était exilé aux USA en 1992, suite à l’abandon d’une accusation de haute trahison. En 2007, il révèle dans son ouvrage ‘ state secrets’ la formule chimique de cet agent neurotoxique. Aucune autre source n’est venue confirmer cette révélation. Dans un article d’octobre 1992, co-signé avec le chimiste Lev Fyodorov, paru dans ‘Les nouvelles de Mirkon’, il accuse certains hauts militaires russes de se livrer à un trafic du produit.  Vil Mirzaïanov est un militant tatar anti-Poutine qui se présente comme tête du gouvernement en exil d’un Tatarstan qu’il cherche à arracher à la Russie.

Le laboratoire de recherche soviétique sur les armes chimiques était situé à Nurus, en Ouzbékistan. Après l’implosion de l’URSS, ce sont les USA qui ont pris en charge le contrôle et la destruction de ces armes chimiques (les USA ont maintenu leur base militaire dans ce pays jusqu’en 2005).

En 2013, l’OIAC (l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques) publie un rapport rédigé par des scientifiques américains, britanniques, français, russes et allemands selon lequel « il n’y a pas d’information suffisante pour se prononcer sur l’existence et les propriétés du ‘Novitchok’ ».  D’où le fait qu’il ne figure pas sur la liste des armes chimiques contrôlées par l’OIAC. Cet organisme international considérait le Novichok comme un programme de recherche théorique que les Russes n’avaient jamais réussi à synthétiser. Bref, l’agent neurotoxique pour lui n’existait pas.

Selon les détails donnés par Léonid Rink, chef du laboratoire travaillant sur ces armes chimiques, dans un entretien publié par l'agence russe RIA Novosti, 'Novitchok' est une codification des dossiers concernant l'étude ou la recherche d'un nouveau produit ou système militaire, aucunement une molécule ou un projet spécifique.

Le public anglo-Saxon était cependant familiarisé avec le mot russe ‘Novichok’ car les télévisions américaine et britannique avaient peu de temps auparavant diffusé un drame d’espionnage, ‘Strike Back’, qui scénarisait cette arme chimique.

Le gouvernement britannique persiste dans son refus de fournir aux laboratoires russes tout échantillon. Léonid Link avance que chaque produit des différents laboratoires à travers le monde laisse des traces pouvant spécifiques pouvant être reconnues, une analyse permettrait que cette signature désigne le fabricant.

Les accusations puis l’enquête


Les premières désignations de coupables sont émises dès le 6 mars, deux jours après le drame. La Russie est pointée du doigt. Puis, le 12, Boris Johnson, le ministre des Affaires Etrangères britannique, convoque l’ambassadeur russe pour lui signifier un ultimatum : la Russie dispose de vingt quatre heures pour prouver son innocence. Une non réponse aux questions posées serait tenue pour un aveu de culpabilité. Il est  clair que le personnage présente un grave dysfonctionnement neuronal ou se moque cyniquement du monde. De son côté, Thérésa May, premier ministre, déclare à la Chambre des Communes « l’origine russe du poison comme très probable 
               
Le 13 mars, le commissaire Niel Basu qui dirige la police anti-terroriste de Scotland Yard annonce aux médias dans un communiqué que « l’affaire Skripal était d’une complexité telle que l’enquête durerait plusieurs semaines, voire plusieurs mois ». Ce même jour, la découverte par l’armée syrienne de deux laboratoires de fabrication d’armes chimiques dans la Ghouta fraîchement reconquise passe tout aussi inaperçue.

Par contre, le jour suivant, les projecteurs sont dirigés sur une nouvelle déclaration de Thérésa May : « la seule explication possible est que l’état russe est coupable de la tentative d’assassinat de Sergueï Skripal et de sa fille ». Comme mesure punitive, vingt trois diplomates russes sont expulsés et la Grande Bretagne pousse les autres pays occidentaux à faire de même par solidarité. Les USA en expulsent soixante. Vingt sept autres pays procèdent à des expulsions symboliques. La Russie réplique par des expulsions symétriques.

En réponse à l’ultimatum britannique, la Russie demande l’application des protocoles prévus par la Convention sur les armes chimiques (dont la Grande Bretagne est signataire), à savoir le partage de toutes les données d’enquête. Refus des responsables britanniques. Le même sort fut imposé à la demande russe que l’enquête soit confiée à l’OIAC.

Le 19 mars, Boris Johnson déclarait que les scientifiques du laboratoire de Porton Down lui avaient garanti l’origine russe de l’agent neurotoxique mis en œuvre contre les Skripal. Un mensonge révélé le 5 avril quand le responsable de ce laboratoire expliqua qu’ils étaient tout simplement dans l’incapacité de déterminer cette origine.

Trois semaines après l’incident, suite aux hypothèses rapportées par les médias qui affirmèrent successivement que le poison avait été glissé dans la valise de Ioulia, puis introduit dans le système de ventilation de la voiture de Sergeï, la police déclare que la source d’empoisonnement paraissait avoir été la serrure de la porte du domicile de Sergueï Skripal. Elle a, le jour de cette déclaration, fait enlever (bien tardivement) cette porte par mesure de sécurité et colle depuis à cette troisième hypothèse.

Du Novichok à l’agent A-234


Les neurotoxiques de qualité militaire sont conçus pour être d’une extrême efficacité pour tuer les humains. Selon l’exilé russe Mirzaïanov, l’exposition (cutanée)  à ces agents neurotoxiques induit des effets immédiats et dramatiques :  le système nerveux est atteint, les victimes sont incapables de respirer, elles « toussent et une mousse s’échappe de la bouche, [les] effets sur le système digestif déclenchent des vomissements [et] il y a des convulsions (…). Beaucoup (…) perdent le contrôle de leur vessie et de leurs intestins ».

Après avoir quitté la maison vers neuf heures du matin, les Skripal sortent de Salisbury (par la route au nord-est qui mène à Porton Down). Ils y reviennent à 13h30 par la route de Stonehenge (au nord ouest). Cette voie dans Salisbury (Devizes Road) passe près de la maison où ils ont donc pu faire une halte de quelques minutes. On n’a aucune idée de leur trajet durant ces quatre heures car leurs téléphones mobiles étaient éteints. A 13h40, ils se garent dans le parking du Melting Shopping Centre, à 3 mn de la maison. Puis ils se rendent au Mill Pub avant de rejoindre le restaurant ‘Zizzi’ à 14h20. Ils en sortent à 15h35 dans « un état agité» et sont retrouvés inanimés 40 mn plus tard. Il fut rapporté que Yulia Skripal avait de la mousse sur les lèvres, les yeux ouverts mais blancs (retournés) et avait perdu le contrôle fonctionnel de son corps. Ce sont là des symptômes attestant d’un empoisonnement neurotoxique, mais en mode atténué.

L’OIAC, qui avait été sollicitée par Londres pour « vérifier l’analyse du gou-vernement [britannique] » et obtenu des échantillons à faire analyser par plusieurs laboratoires internationaux indépendants, annonçait le 12 avril que ces analyses confirmaient « les découvertes du Royaume-Uni quant à l’identité de l’agent chimique ». Cependant, le lendemain, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires Etrangères, révélait que le compte-rendu de l’AIOC ne rapportait pas fidèlement les résultats du laboratoire suisse Spiez qui indiquaient la présence d’un agent neurotoxique nommé BZ, utilisé aux USA, en Grande Bretagne et autres pays de l’OTAN, mais pas en Russie. Par ailleurs, le rapport de Spiez disait confirmer la « présence dans sa forme originale et en concentration importante de l’agent neurotoxique A-234». Le directeur général de l’OIAC, Ahmet Uzumcu, avait de son côté précisé qu’entre 50 et 100 grammes d’agent neurotoxique liquide étaient estimés avoir été mis en œuvre le 4 mars, une dose qui, selon le chimiste Léonide Rink, un des créateurs supputés de l’agent A-234, aurait suffit à tuer l’ensemble de la population de Salisbury. Données qui mettaient en suspicion la réalité de cette utilisation ainsi que le caractère non-manipulé des échantillons confiés aux laboratoires.

Le 1er décembre 2015, le Bureau américain des brevets et des marques commerciales demande à la Russie de vérifier la liberté de breveter une substance toxique, le A-234, prétendument inventée par un certain T.Rubin. Le brevet fut accordé à titre d’arme chimique. Auparavant, en 1998, le Edgewood Chemical and biological Center de l’armée US a produit et catalogué des agents de type 'Novichok', données enregistrées au NIST Mass Spectral Librairy et ultérieurement supprimées. Les USA n’ont pas adhéré au traité de non prolifération des armes chimiques et ont largement conservé leur stock et leurs laboratoires de recherche et de fabrication. 

Comme son cousin le A-230 fabriqué dans un laboratoire tchèque, le A-234 appartiendrait à la même famille que le 'Novichok'. En 2016, des scientifiques iraniens ont, en coopération avec l’OIAC, publié sur la synthèse de cinq agents de cette même famille. Le 23 avril, Ahmet Uzumru déclarait que l’agent neurotoxique utilisé contre les Skripal a pu être fabriqué par n’importe quel pays, y compris les USA.                                                                                                                                                                                                                                                                                                               
Epilogue

Trois mois après le drame, les Skripal étaient donc rétablis et sans séquelles discernables. Les médias britanniques auraient reçu l’injonction légale (par ‘D-notice’) de ne plus mentionner cette affaire (injonction elle-même soumise à une obligation de non-divulgation). Coupés de tout contact extérieur aux services de l’état britannique (police, MI5…), les Skripal sont maintenus depuis dans un rigoureux secret que personne ne peut affirmer se faire avec leur consentement.

Le public ne peut se prévaloir d’aucune certitude quant à l’agent toxique auquel ils ont été soumis mais  les deux produits mentionnés (A-234 et Bz) sont bien des fabrications des seuls  laboratoires occidentaux.

Cette survie miraculeuse est incompatible avec l’utilisation d’un agent neurotoxique militaire. Pourrait –t-elle résulter d’une mise en œuvre d’un tel produit en violation des consignes d’utilisation qui le déconseille en environnement humide (car il perdrait alors de sa toxicité) ? Certes, ce matin là, Salisbury était dans la brume et venait de subir de fortes chutes de neige, chargeant peut-être suffisamment l'atmosphère d'humidité pour dénaturer le neurotoxique ? Mais une telle mise en œuvre, ainsi que le dépôt du produit sur la porte palière du domicile, témoignerait alors d’un impardonnable amateurisme ou d’une volonté de minimiser (de manière bien aléatoire) l’empoisonnement.

La question que tout enquêteur doit se poser est évidemment: à qui le crime profite-t-il ?

La Russie avait son élection présidentielle en vue (deux semaines plus tard) et préparait la coupe du monde de football (juin). L’agenda de Vladimir Poutine ne laissait que peu de place à un divertissement, chargé de dossiers plutôt brûlants : Syrie, Iran, Corée du Nord, Ukraine et Donbass, gazoduc Nordstream2, Turkishstream et Bulgarie, Transnistrie, sanctions occidentales, russophobie politico-médiatique en Occident, enquête sur le vol MH17, et quelques autres. Et une ré-élection qui se présentait comme une simple formalité (les sondages lui accordaient 65% des votes). Vladimir Poutine n’avait ni le temps ni le moindre intérêt, et que des effets négatifs, à engager un scénario d’assassinat d’un obscur ancien espion britannique démonétisé. L’hypothèse d’une action russe est simplement absurde.

Côté Occidentaux, l’événement s’insère parfaitement dans un contexte  d’hystérie anti-russe, de guerre médiatique martelant une diabolisation de Poutine, comme avaient été auparavant diabolisés Saddam Hussein, Khadafi et Bachar El Assad à coup d’accusations qui se sont révélées sans fondements quelques années plus tard. Et le trio USA-UK-France poursuivait le même objectif, faire sauter El Assad en tentant par tous les moyens d’interrompre cette aide apportée par la Russie qui permettait à l’armée syrienne d’obtenir victoire sur victoire dans son combat contre les groupes armés islamistes protégés des Occidentaux.

La Grande Bretagne reste campée dans son refus de laisser la Russie avoir accès à l’enquête menée par Scotland Yard, ce au mépris de l’article 9 de la Convention sur l’Interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’usage des Arme Chimiques et leur destruction (CIAC), signée par les deux pays. Elle avait de même rejeté la demande de la Russie qui voulait confier l’enquête à une structure indépendante et compétente, à savoir l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques), laquelle avait supervisé et confirmé la destruction totale des stocks de l’URSS dès les années 90. Cette mission de l’OIAC fut remplie sous la vigilance de ses membres, dont les USA et la Grande Bretagne, lesquels n’ont jamais émis la moindre contestation de la certification émise à l’achèvement. Elle maintient une interdiction d’accès du corps consulaire russe à ses propres citoyens au mépris de la convention de Vienne de 1963.

Durant toute cette affaire, les médias britanniques ont servilement rapporté les déclarations successives des divers services du gouvernement en laissant de côté tout esprit critique. Il n’y a eu à ce jour aucune enquête journalistique, signe de l’évanescence des contre-pouvoirs.

Récente nouvelle : le gouvernement (fin juin 2018) a déclaré vouloir acquérir les villas de Sergeï Skripal et Nick Bailey pour la généreuse somme de un million de Livres (la plupart des villas de Salisbury se négocient entre 200 000 et 300 000 Livres). La raison avancée (la sécurité) est une plaisanterie car, d’une part, seule celle de Sergueï Skripal est réputée avoir été contaminée, d’autre part, l’agent toxique s’était depuis totalement volatilisé dans l’atmosphère. A ce titre, il aurait fallu d’ailleurs également acheter la pizzeria et le pub où sont restés les Skripal et où aurait fort bien pu se dérouler l’attaque chimique.. Un motif plus plausible serait de récompenser les victimes (et quelque part complices de l’opération) ou de vouloir faire disparaître les derniers vestiges liés à l’affaire.

Le 30 de ce même mois, un couple britannique était retrouvé inanimé à son domicile. Transporté à l’hôpital de Salisbury, il fut pris en charge par l’équipe médicale ayant traité les Skripal. Les tests conduits par le laboratoire de Porton Dawn ont confirmé la similitude des produits utilisés dans les deux cas. Le flacon récupéré par la Police au domicile des victimes était un vaporisateur de parfum Nina Ricci. Dawn Sturgess, la femme qui décéda peu après, avait ainsi utilisé ce flacon sur ses poignets. Elle s’était rapidement sentie mal. Son compagnon, Charlie Rowley, n’avait été atteint que par quelques projections alors qu’il installait l’embout d’aspersion sur le flacon. Il a pu préciser que ce flacon avait été récupéré dans la poubelle d’un organisme caritatif local (à Salisbury). Il avait indiqué que le flacon et son vaporisateur étaient comme neufs dans leur boite d’emballage (la Police affirma qu’il s’agissait d’une contrefaçon). L’organisme caritatif est situé rue Catherine, bien au-delà de la gare que les suspects devaient rejoindre pour retourner à Londres, impliquant un aller-retour spécifique qui ne fait pas sens. 

Nouvel épisode, le 5 septembre, un mandat d'arrêt européen était émis par la police contre deux hommes arrivés à Londres le 2 mars en fin de journée, repartis pour Moscou le dimanche 4 au soir et qui sont allé à Salisbury. Leurs passeports étaient russes, mais, selon le gouvernement britannique, ils auraient probablement voyagé sous une identité d’emprunt. Devant le Parlement, la première ministre Theresa May présentait comme des certitudes acquises l’appartenance des suspects aux services secrets russes (« la police dispose de suffisamment de preuves… ») et en déduisait la responsabilité directe de Vladimir Poutine. Elle envisageait de demander aux états occidentaux une nouvelle salve de sanctions contre la Russie. Cependant, Niel Basu, tête du contre-terrorisme à la Police Métropolitaine, en charge de l’enquête, avait auparavant précisé aux médias ne détenir aucune preuve que les suspects soient des agents russes. Les médias occidentaux seront très discrets sur ce mensonge de T. May.


Les deux hommes vont passer les deux nuits dans un modeste hôtel de l’Est londonien (les quartiers 'populaires') et vont aller à Salisbury le samedi (entre 14h15 et16h30) puis le dimanche (entre 11h48 et 13h50), empruntant les transports publics (métro, train) dont les caméras de surveillance vont enregistrer le passage. 


Lors de leur présence samedi, Sergueï Skripal s’était absenté pour aller prendre sa fille à l’aéroport. Le dimanche, les Skripals sortent de Salisbury à 9h15 pour y revenir à 13h30.

Les suspects ont été retrouvés et ont contacté la chaîne Russia Today (RT) afin de pouvoir exposer leur propre récit. Ils ont expliqué qu ‘ils étaient allés passer un week-end pour "s'éclater", voir Londres, Salisbury et sa magnifique cathédrale, ainsi que les alignements de Stonehenge, qu’ils s’étaient retrouvés coincés à Salisbury suite aux chutes de neige des jours précédents qui avaient interrompu les transports publics. Se présentant comme créateurs de petites entreprises de service dans le domaine de la nutrition, ils nient appartenir aux services de renseignement .

Ultime épisode (?), la presse britannique révèle le 20 janvier l'identité de ces passants qui étaient intervenu auprès des Skripal. Il s'agit, stupéfiant hasard, de Alison McCourt, colonel de l'armée et infirmière en chef, et sa fille Abigail (16 ans). Assistée de sa fille, elle leur aurait prodigué les premiers soins. Les raisons avancées pour expliquer cette tardive révélation sont contradictoires et peu convaincantes. Mais surtout, cette information jette un nouvel éclairage sur le rôle du sergent-détective Nick Bailey : ces deux femmes étant les seules personnes entrées en contact avec les victimes (en les sécurisant dans une position de survie) n'ayant subi aucun empoisonnement 'comme d'ailleurs le médecin hospitalier qui traita ces dernières), quelle est l'origine de celui de l'officier de police Bailey, jusqu'alors réputé avoir été contaminé par son intervention?
                                                                                                                                                                                                                            Evaluation

Au-delà de ces témoignages (qui sont intrinsèquement cohérents et en accord avec les donnée rendues publiques par la Police), l’hypothèse d’une action agressive de la part des services secrets russes se heurte à un ensemble d’anomalies et d’invraisemblances qui la rend insoutenable.

1°- missionner deux hommes au lieu d’un couple est une erreur (souvenons-nous des agents français envoyés en Nouvelle Zélande pour faire sauter le Rainbow Warrior).

2°- faire prendre à cette équipe le même vol de la compagnie nationale (Aeroflot) est une faute

3°- Leur faire prendre un vol direct Moscou-Londres est une autre faute, facilitant leur repérage

4°- descendre dans un hôtel londonien alors que la cible à repérer et traiter est à Salisbury est une aberration. Au-delà des limites imposées à la mission, cela multiplie les occasions de repérage par la surveillance publique.

5°- S’en remettre au service ferroviaire de notoriété peu fiable pour revenir sur Londres le dimanche afin de prendre le vol de retour est une imprudence.

6°- Les modes de déplacement et le type d’hôtellerie choisis dénotent des moyens financiers limités, en accord avec l’aspect, la tenue et les déclarations des suspects.

       7°- Le samedi soir, au lieu de se reposer afin d'assurer une pleine forme pour l'opération du lendemain, ils se droguent et passent la nuit avec une prostituée. Peut-on faire pire dans le non-professionnalisme?

8°- Il est incompréhensible que des traces d’agent neurotoxique aient été retrouvées dans la chambre de l’hôtel : soit le flacon n’était pas étanche, soit les suspects ont ‘joué’ avec, soit il s’agit d’une manipulation des services secrets britanniques. Quelle que soit l’hypothèse retenue, cela ne plaide pas en faveur de celle de deux agents secrets en charge d’une mission d’assassinat.

       9°- Par ailleurs, ces traces dans un échantillon sont en soi problématiques. Elles ne sont pas confirmées par les autres échantillons et surtout cette détection n'a pas pu être reproduite par des tests ultérieurs.

10°- La maison de Sergueï Skripal est située au bout de Wilton Road, une impasse longue de 150 mètres bordée de pavillons ‘à l’anglaise’ (espaces ouverts avec une grande visibilité). Vouloir aller déposer un poison sur la poignée de la porte d’entrée vers midi un dimanche est une excellente idée pour se faire remarquer par les habitants.

 11°- Asperger la poignée de la porte d’entrée est une méthode stupide car elle implique la perte de maîtrise de la mission. Comme membres des services secrets, ils devaient avoir été informés de la présence de Youlia dès le samedi soir. La méthode pouvait faire d’elle l’unique victime.

12°- Le contexte dans lequel intervient cette attaque (élections présidentielles, coupe mondiale, reconquête de la Ghouta par l’armée syrienne…) était on ne peut plus auto-punitif.

13°- Se débarrasser du flacon, curieusement remis avec son asperseur dans la boîte d’emballage, en l’abandonnant dans la poubelle d’un organisme caritatif situé 1,6 km au-delà de la gare est une aberration puisqu’il suffisait, pour faire disparaître définitivement l’arme du crime, de le jeter dans la rivière qui traverse Salisbury  (la Nadder) ou son affluent (l’Avon) et se débarrasser de l’emballage dans une poubelle de la gare.

14°-  Catherine Street, la rue où se trouve cet organisme caritatif, est située à peu de distance (300m) du parc dans lequel furent trouvés les Skripal. Ce qui serait en faveur d’un empoisonnement au Mill Pub, au restaurant ‘Zizzi’, ou encore (plus vraisemblablement) dans le parc, tous endroits situés proches les uns des autres.

15°- La procédure judiciaire qui correspond à la situation aurait dû normalement être l’émission d’un mandat d’arrêt international (Interpol). Mais, évidemment, la loi russe interdisant l’extradition d’un citoyen (comme aux USA), cela impliquerait d’accepter que le procès des suspects se déroule à Moscou. Et que, donc, les Russes aient accès aux pièces de l’accusation, ce que les dirigeants britanniques ont systématiquement refusé, y compris la fourniture des empreintes digitales des suspects. Durant tout le déroulement de cette affaire d’empoisonnement, le gouvernement britannique, après avoir écarté l’idée d’une enquête internationale, a tenu la Russie hors champ afin de conserver l’entière maîtrise de l’enquête et de pouvoir manipuler les responsables politiques occidentaux afin de leur imposer une ligne de conduite russophobe.

Si le Royaume Uni a attendu six mois pour révéler ces éléments de l’enquête et accuser, toujours sans la moindre preuve, le gouvernement russe, c’est sans doute pour briser la velléité du couple franco-allemand de normaliser les relations avec la Russie ainsi que la volonté germanique de finaliser le projet Nordstream2 d’acheminement du gaz russe via la Baltique.

Incidemment, ce sont très exactement les mêmes méthodes qui ont été et sont mises en œuvre dans le dossier du vol MH17.
                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Une hypothèse

Sur la base des données ainsi rassemblées, il est possible de proposer une hypothèse qui en prenne le maximum en compte, l’image d’une plausible réalité avec un puzzle qui épuise au mieux cette collection. 


Contacté par le MI-5, le sergent –détective Nick Bailey accepte de s’engager dans une opération psy anti-russe (aider l’opposition dans l’élection présidentielle, coupe du monde de football à saboter, vengeance pour la défaite des ‘rebelles’ en Syrie, consolidation de l'accusation selon laquelle la Russie approuverait les attaques chimiques attribuées à l'armée syrienne). Un produit non létal lui est fourni qu’il devra mettre en œuvre pour simuler (très) approximativement une attaque aux neurotoxiques. Non professionnel de ce genre d’action, il se trouve lui-même contaminé. Son intervention auprès des Skripal inconscients est très rapide puisqu’il vient probablement d’accomplir leur empoisonnement. Hospitalisée, Ioulia recouvre toute sa conscience et emprunte un téléphone mobile pour appeler sa cousine. Le scénario est alors perturbé et les déclarations officielles s’adaptent immédiatement en conséquence. Les Skripal sont sommés d’accepter un scénario prévoyant leur disparition avec une nouvelle identité et un dépaysement. Cela leur est présenté comme une mesure de protection contre une nouvelle attaque. Toutes les traces matérielles relatives à l’événement seront détruites et la servilité des médias obtenue si nécessaire en mobilisant la notion de secret-défense. 

                                                     Mai 2018, mise à jour : 24/10/2018 

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